Isolation des murs par l'intérieur

Poser une isolation thermique sur des murs se fait par l’intérieur ou par l’extérieur.
Ces techniques ont chacune leur contexte d 'application et leurs avantages ou inconvénients.

  • Collage d'un doublage isolant : le mur doit être plan et non humide.
  • L'épaisseur d'isolant se calcule en fonction de la nature et de l'épaisseur du mur existant, et de son orientation.
  • Le frein-vapeur se met toujours coté chaud, collé contre l'isolant. Un espace pourra etre ménagé entre ce frein-vapeur et la plaque de finition pour permettre le passage des cables et réseaux techniques, une attention étant portée à l'absolue nécessité de ne pas percer le frein-vapeur.
  • L'entreprise proposera avec l'isolant une finition adpatée : plaque de plâtre, plaque de cellulose, enduit lissé.
  • Cette finition de surface pourra aussi prendre en compte les besoins acoustiques et le cas échéant la protection anti-feu (proximité d'une source de chaleur).
  • Si le mur présente des parties humides ou des moisissures, il est impératif de comprendre l'origine de cette humidité (fuite ? infiltration ? remontée capillaire ? pont thermique ? condensation ?) afin de stopper le phénomène. Une surventilation temporaire pourra être opérée afin de faire sécher, avec en parallèle le curage des zones imbibées (platre moisi, salpêtre), pour bien faire faire sécher avant de poser ne nouveaux matériaux.
  • Cette isolation nouvelle doit tenir compte du fonctionnement de la ventilation : l'extraction permanente pour renouveller l'air du logement est obligatoire, l'aération par ouverture des fenêtres manuellement ne suffit pas.  Cette extraction pourra se faire de façon naturelle ou mécanique.  (voir chapitre Ventilation).
  • Les murs du bâti ancien demandent des attentions spécifiques : pierre, briques ou structures en bois ont une régulation intrinsèque de la vapeur d'eau qui nécéssite l'emploi d'isolants compatibles, qu'on appelle perspirants.  Les isolants les plus adaptés au bâti ancien sont la laine et fibre de bois, la cellulose, le chanvre-chaux, la laine de chanvre,... tous les isolants végétaux qui ont cette capacité à garder leur capacité isolante même en présence de vapeur d'eau.
  • Attention à ne pas confondre passage de la vapeur d'eau et présence d'eau liquide. La première et normale et gérable, la seconde est destructrice. L'eau liquide survient dans la paroi de deux façons (en dehors d'un dégat des eaux ou fuite)  : par les remontées capillaires, en pied de mur, ou par la survenue d'un point de rosée, lorsque la vapeur d'eau se condense soudain, sous l'effet d'un refroidissement. La pose d'un isolant doit tenir compte, et calculer ces phénomènes. (voir chapitre isoler les murs anciens)

 

  • Pose d'un isolant sur tasseaux + plaque de doublage

  • Isolation par comblement des vides d’air entre le mur et la plaque de doublage.
  • Pose d'un isolant sur ossatures métalliques + plaque de doublage (même principe que tasseaux mais avec U métalliques).

Quelles sont les précautions à prendre ?

  • Les professionnels préféreront souvent éviter d’isoler par l'intérieur un mur lourd exposé au sud car ce mur est susceptible de conserver de la fraîcheur pendant quelques jours au début des périodes de canicule et d’apporter le bienfait cette fraîcheur au logement. Pour préserver cette capacité à contribuer au confort d’été, il serait préférable d’isoler ce mur par l’extérieur.
  • Si des radiateurs sont placés sous des fenêtres (les professionnels parlent dans ce cas de radiateurs placés en allège des fenêtres) et que le mur n'est pas isolé, il faut envisager d'isoler la partie du mur derrière le radiateur.
  • Attention à ne pas boucher les grilles de ventilation existantes, hautes ou basses, lors de travaux d'isolation.
  • Il est préférable d'éviter de "ventiler" la lame d'air entre l'isolation intérieure et le mur par des orifices dans l'isolant donnant sur l’intérieur, pour que l'isolation soit parfaitement efficace.
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Astuce

Pour les murs donnant sur un local non chauffé, il est préférable d'isoler les murs à l'intérieur de ce local, afin de préserver le volume habitable.

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Points de vigilance

  • Les professionnels devront impérativement faire passer les réseaux d’installation électrique derrière le complexe de doublage.
  • Les Produits Minces Réfléchissants (PMR) ne sont pas des produits miracles : quelques centimètres de PMR ne sont pas équivalents à 20 cm d'isolant "classique" comme les publicités l’ont parfois laissé croire ! Ils peuvent en revanche parfaitement jouer un rôle de complément d'isolation pertinent et il faut les poser avec une très grande précaution (laisser une lame d’air entre la paroi et le PMR) pour qu'ils n'engendrent pas de désordres (risque de condensation).
  • Attention à ne pas boucher les grilles de ventilation haute et basse existantes lors de travaux d'isolation.
  • Attention à l’humidité ! Il faut absolument éviter :
    • De laisser l’humidité pénétrer dans l’isolant car cela lui fera perdre sa propriété isolante (l’eau est un conducteur de chaleur et de froid, l’air sec un isolant),
    • D’emprisonner l’humidité dans le mur.

Avant d’envisager de poser un isolant, les professionnels s'efforceront au préalable de trouver une solution pour comprendre et traiter le problème d'humidité.
 
Demander aux professionnels de proposer des solutions permettant d’assécher les murs s’ils présentent des problèmes d’humidité (les protéger contre les ruissellements d’eau de pluie, drainer au pied des murs affectés par des remontées capillaires si c’est possible…).

Comment évaluer la performance des produits ?

Étiquette / certification ACERMI des isolants

L'efficacité des isolants est insuffisamment évaluée en toutes saisons et sur la durée.

Toutefois, on peut déjà s’appuyer sur la mesure de leur résistance thermique R, indiquée sur l'étiquette de la certification ACERMI du produit.

La résistance R varie en fonction de l'épaisseur et de la nature du matériau : Plus R est élevé, meilleure est l'isolation, en saison froide uniquement.

 

Que dit la réglementation ?

Les travaux de rénovation sont soumis à une réglementation appelée "Réglementation Thermique dans l'existant, élément par élément". Mais cette réglementation ne permet pas d’atteindre un niveau de rénovation performant. Nous vous conseillons donc de suivre les critères de performances nécessaires à l’obtention des aides financières privées (CEE) et publiques (MaPrimeRénov’) et même d’aller plus loin en suivant les prescriptions de l’approche "basse consommation", ou, mieux encore, celles du niveau "passif".

Le principe d’une rénovation de type "bâtiment à basse consommation" (BBC) permet de renforcer la qualité thermique de toutes les parois en ajoutant une garantie d’étanchéité à l’air ainsi qu’une ventilation. Ce qui permet d’atteindre des performances pouvant diviser par 5 vos consommations de chauffage ! Ainsi rénové, le logement bénéficie d’un grand confort et d’un atout en cas de revente grâce à une étiquette énergie A ou B, (moins de 80 kWh/m²/an). Cet objectif "Basse consommation" est aujourd’hui celui qui permet de répondre aux objectifs internationaux de maitrise des consommations et de réduction des impacts environnementaux.La rénovation de type "bâtiment passif" (consommation proche de 15 kWh/m²/an) est moins connue et moins étudiée en France que dans les pays du nord-est européen. Ce type d’habitat est si performant qu’on y fait l’économie d’un chauffage centralisé !

Peut-on bénéficier d'une aide financière ?

Aides financières

Retrouvez toutes les informations à jour concernant les aides financières auxquelles vous pouvez prétendre.