Isolation des murs

L’isolation des murs est un poste de travaux important, et qui présente plusieurs enjeux : améliorer le confort en réduisant la sensation de paroi froide, réaliser des économies en réduisant son besoin en chauffage et répondre aux besoins esthétiques  des façades.

L’approche globale de l’enveloppe prévoit qu’une isolation des murs s’accompagne de fenêtres bien posées, d’une ventilation qui garantit le bon renouvellement de l’air intérieur, et de protections solaires sur les vitrages exposés au soleil.

Matériaux : de quoi sont faits les murs ?

La première étape consiste à identifier la nature des matériaux : pierres calcaires, pierres meulières, briques pleines, briques creuses, remplissages d’une structure bois, parpaing, béton plein… chaque type de mur et de matériau s’isole de façon adaptée.

Orientation des façades : isoler les plus froides en priorité ?

Il est parfois compliqué d’isoler toutes les façades de la même façon (en raison du mitoyen, de l’urbanisme, ou de l’esthétique), dans ce cas les façades côté nord, plus froides, seront particulièrement ciblées.

Mitoyenneté – droit de surplomb

Si un mur est positionné en limite de propriété, la possibilité de l’isolation par l’extérieur sera liée à l’autorisation du propriétaire voisin, selon le droit de surplomb. Pour plus de détails.

Architecture - Patrimoine

La prise en compte de l’architecture et du droit de l’urbanisme auront également un impact sur les choix : en cas de projet touchant à l’aspect extérieur du bâtiment, il faut vérifier les règles :

• Consulter le règlement Plan Local d’Urbanisme (PLU) de la ville
• Contacter le service urbanisme
• Vérifier si l’adresse est incluse dans un périmètre protégé par les Bâtiments de France.

Pathologies, humidité et fissures

L’intervention sur des murs extérieurs nécessite un diagnostic afin de s'assurer que la structure est saine : les fissures et les symptômes d'humidité doivent donner lieu à une expertise, et aucun isolant ne s’accommodera d’être appliqué sur une paroi humide. Pour en savoir consultez notre page sur l'humidité dans le bâti.

Toute fissure doit faire l’objet d’une expertise structurelle auprès d’un cabinet d’ingénieurs ou d’un architecte spécialisé.

Libérer l’écosystème du mur 

La première étape pour intervenir sera souvent de libérer les murs (décaper) sur les deux faces de tout ce qui les empêche de réguler les passages d’eau et de vapeur d’eau pour rétablir le séchage naturel. Sur le bâti moderne, il faudra souvent reprendre les étanchéités par l'extérieur (infiltrations par défaut d'étanchéité).

Quelques situations typiques en rénovation

Isolation classique coté intérieur : laine de bois, de chanvre, de roche, Métisse, etc…

• Pas de lame d’air entre la maçonnerie et l’isolant, qui sera bien plaqué sur le mur redressé au chaux-sable si besoin.
• Pose soignée d’un frein-vapeur hygrovariable
• Finition avec des plaques (plâtre, cellulose, bois), enduit puis peinture.

Isolation classique coté extérieur : fibre de bois, laine de roche, etc...

• Isolant plaqué contre la paroi
• Finition avec enduit tramé / bardage ventilé

Isoler le bâti contemporain

Ces bâtiments sont caractérisés par leur mode constructif, à base de murs en maçonnerie de 20cm qui peut être faite de parpaings, de béton ou de briques creuses.

La solution d’isolation peut alors se faire au choix par l’intérieur ou par l’extérieur, en fonction des éléments de contexte listés en haut de cette page. Dans les deux cas, l’isolant sera bien plaqué contre la paroi, sans lame d’air.

Cette maçonnerie s’accommodera de tous les isolants, car il n’y a pas d’enjeu de gestion de la vapeur d’eau.  

Le point faible principal de ces bâti sont les ponts thermiques :

Dans la mesure ou les planchers sont réalisés en béton également, et reposent sur ces murs de 20 cm, ces liaisons de maçonnerie génèrent des ponts thermiques, ainsi que le long des balcons, des escaliers, qui sont construits dans la continuité structurelle de la façade. Il sera important d’étudier leur suppression ou leur réduction, pour ne pas réduire les efforts du projet de rénovation.

En isolation par l'intérieur (ITI), il faut protéger l’isolant : le frein-vapeur est obligatoire

Un isolant thermique est par définition positionné entre un lieu chauffé et un lieu froid. Avec le phénomène naturel d’échanges et de flux entre les deux, du chaud vers le froid, la vapeur d'eau ambiante intérieure va donc chercher sortir, donc à passer dans l’isolant (en hiver, car pendant les autres saisons, ça peut etre dans l'autre sens). C'est pourquoi il faut le protéger avec une membrane qu'on appelle frein-vapeur. Ce frein-vapeur sera choisi hygrovariable afin de s'assurer que les échanges de vapeur d'eau se fassent dans les deux sens, en toutes saisons. L’entreprise est responsable de sa bonne mise ne œuvre, avec un scotchage soigné, car cette membrane doit garantir l'étanchéité à l'air, donc être parfaitement posée. La caractéristique technique d'une telle membrane est d'avoir un Sd de 0.25 à 18m. 

On peut en complément prévoir un test d’étanchéité à l’air afin de s’assurer que cette pose a été bien effectuée (mi-chantier ou fin de chantier). 

Attention, dans le langage courant, on entend souvent les termes de «pare-pluie» ou «pare-vapeur» : il s’agit là de membranes beaucoup plus étanches, réservées aux usages où on recherche une étanchéité à la vapeur d’eau (sous toiture notamment).